mercredi 18 juillet 2007

Gilera Fuoco 500

Gilera Fuoco 500 : Le meilleur des scooters à trois roues
Avec le Fuoco 500, Gilera, la marque " sportive " du groupe Piaggio, dope la motorisation et l’esthétique du MP3 sans toucher à son architecture. On retrouve ici la roue arrière de 14 pouces, le train avant à deux roues, le système de freinage à trois disques, le cadre renforcé, l’instrumentation de bord, le système de verrouillage de l’inclinaison... et le frein à main du MP3 400 ! La différence tient avant tout dans l’apparence, l’ergonomie et les aspects pratiques. Le kit plancher aluminium augmente l’adhérence des semelles, la selle adopte un design plus confortable. Et surtout, l’essentiel : le Fuoco s’encanaille en adoptant un look nettement pus agressif, grâce à l’ablation des caches du guidon et à l’arrivée d’un couvre pontet siglé Gilera de toute beauté.

Un air de quad... à 3 roues
En fonction de l’élément qui capte votre attention, le look du Fuoco se montre tour à tour surprenant, plaisant et agressif. Ainsi la platine arrière choque par son aspect massif et tubulaire, avant de s’avérer particulièrement bien conçue. Au chapitre des autres améliorations, le coffre est plus facile d’accès que sur un MP3 : la selle raccourcie se manipule plus facilement, et seul le passager pourrait regretter l’absence de dosseret en série.
Elément essentiel du Fuoco, l’imposante face avant est en fait très compacte. Les tubulures du bouclier avant et ses grilles protègent le radiateur du moteur. Elles apportent au passage une touche "Quad" prononcée. L’analogie avec le tout terrain ne s’arrête pas là, le bloc optique composé de deux rangées de deux feux superposées et d’une veilleuse centrale est également équipé d’une protection aux chocs. Voici le Fuoco paré à toute éventualité.
Question gabarit, ne vous laissez pas impressionner par les proportions ou la hauteur apparentes de l’engin. La selle du Fuoco ne culmine qu’à 790 mm, et rend le sol accessible aux plus de 1,65 m. De plus, le système Roll Lock seconde les petites jambes pour les arrêts en douceur. L’inertie du train avant et sa douceur à l’inclinaison permettent en outre de ne poser qu’un pied en toute simplicité. Heureusement, car avec 238 kilos à sec (environ 258 kg en ordre de marche), le Fuoco joue dans la catégorie poids lourds du scooter.

Une sonorité rauque
Le Fuoco n’est pas pour autant un flambeur ni même un flamby : son efficacité est redoutable. Si la motorisation de 400 cm3 apportait un supplément de vitesse, le passage à 500 cm3 gomme toute latence dans les réactions du moteur à l’accélération. Le couple immédiatement disponible permet d’enrouler tranquillement dans la circulation urbaine, et de s’extraire d’un rien d’une situation délicate ou d’une courbe. On remarque au passage un moteur vibrant et très expressif en agglomération, qui ne rate pas une occasion de ronfler. Le son sourd de la prise d’air lui apporte une voix rauque, un peu étouffée par un silencieux catalysé. Ceux qui connaissent les Ducati ne seront pas dépaysés. La comparaison s’arrête là cependant, le monocylindre refroidi par eau fonctionne bas dans les tours, et montre sa force aux alentours de 5 500 tr/min. Il convient du coup de se méfier lorsque l’adhérence devient précaire : la roue arrière a vite fait de patiner à l’accélération, voir de partir à la dérive sur l’angle. Les revêtements détrempés des petites routes pyrénéennes, non loin de Saint Jean de Luz, ont d’ailleurs été le théâtre de nombre de figures improvisées, mais toujours contrôlées. Sur le front de mer, en revanche, le moteur souple, particulièrement linéaire et secondé par une transmission exempte de reproche, faisait merveille en rythme balade. Il faut donc aller chercher la faute pour trouver les limites de la motricité, ou croiser un passage clouté rendu glissant par la pluie. Quoi qu’il arrive, le train avant est ses deux roues veillent au grain et à la grimpette, et l’équilibre est conservé très longtemps.

Beaucoup plus de sensations que sur le MP3
Seule la garde au sol vient encore freiner les élans sportifs. Car si le Fuoco dispose d’une motorisation performante et d’une adhérence renforcée, la prise d’angle grandement facilitée est encore limitée. Ainsi, le tampon de protection du carter de transmission frotte "rapidement" (45° d’angle tout de même...), suivi de près par la béquille centrale. Il faut dire que la confiance imposée par la conduite d’un trois roues vient à bout de nombre de limitations inhérentes à la pratique du deux roues. Si l’on fait abstraction de toute référence, même un revêtement largement humide permet de rouler fort. On devine le gros point fort du Fuoco : il offre beaucoup plus de sensations que son homologue MP3. Sa motorisation permet de prendre plus vivement et plus rapidement de la vitesse, tout en donnant la sensation d’alléger le trois roues et sa direction "lourde" hors agglomération. Les phase rapides et les petits enchaînements de virage peuvent alors se négocier de manière plus naturelle et plus simple, en oubliant la tendance sous vireuse du MP3. Le passage à 500 cm3 augmente la vitesse de pointe de 10 km/h, pour la porter à 150 km/h environ. De quoi s’engager sereinement sur l’autoroute, et conserver une bonne marge de manoeuvre pour les dépassements.

Une bulle ? Non, un sautevent
Sur route rapide, le Gilera conserve une excellente stabilité en ligne droite. Il se montre au passage très peu sensible au vent latéral, et dispense un freinage optimal quelles que soient les conditions. Seule remarque : le Fuoco se redresse sans violence lors de la prise du levier de frein avant sur l’angle. L’effet peut facilement être compensé, mais il peut surprendre. A noter aussi que la pneumatique d’origine Pirelli permet de conserver un bon retour d’informations en cas de glisse involontaire et son comportement est à la hauteur. L’adhérence revient progressivement, laissant le temps de réagir. Sur route sèche, R.A.S.
Le seul reproche que nous pourrions formuler à l’égard des aptitudes routières du Fuoco concerne la bulle, qui tient plus du saut de vent que de la protection. Largement insuffisante passé les 110 km/h, elle fait mauvais ménage avec une position de conduite droite et l’impossibilité d’allonger les jambes ou de se reculer contre le dosseret conducteur. Certes une bulle haute est disponible en option, mais elle gâche alors un peu du plaisir et entraîne une dépense supplémentaire. Au moins, aucune concession n’a été faite sur le look, ni sur le confort, tout simplement le meilleur des 4 trois roues Piaggio.

Le meilleur des scooters à trois roues
Si vous parvenez à vous habituer à l’esthétique particulière et agressive du Fuoco, si vous lui pardonnez une finition "artisanale" et enfin si votre budget vous le permet, le Fuoco est une excellent choix. Ses 40 ch. pour 500 cm3 lui interdisent certes d’être adopté par un jeune permis, mais sa conduite apporte un agrément supérieur, et réduit la sensation de poids et d’inertie propre au concept des trois roues de Piaggio. Il faudra composer avec les quelques vibrations mécaniques qui renouent avec les sensations "deux roues", mais le Fuoco apporte un supplément d’âme à un "outil" particulièrement efficace par ailleurs. Choisir entre un MP3 400 et un Fuoco 500, c’est choisir respectivement entre un coffre et un moteur, entre une douceur rassurante et une vigueur enthousiasmante. Quoi qu’il arrive, son conducteur aura l’assurance de disposer d’une polyvalence extrême. Le Fuoco est conçu pour rouler l’esprit serein les mauvais jours, sans oublier le petit grain de sport qui sommeille en chacun de nous. Attention toutefois aux excès de confiance, la sanction reste possible, surtout si l’on décide d’exploiter au maximum une partie cycle dont les limites semblent bien au delà de ce que l’on retrouve sur un deux roues "standard" en cas de conditions difficiles.
(source Scooter Station)